La classification des identités de genre ne se limite plus à une simple opposition entre masculin et féminin. Des termes comme demiboy et demigirl apparaissent dans les enquêtes sur la diversité des genres menées par plusieurs institutions de santé mentale. Leur utilisation s’est intensifiée dans les espaces où la reconnaissance des identités non-binaires progresse.Des différences subtiles séparèrent ces deux termes, souvent confondus ou mal interprétés. Les définitions institutionnelles varient selon les pays et les associations, rendant l’accès à des ressources fiables essentiel pour comprendre ces identités.
identités demiboy, demigirl et demigenre : de quoi parle-t-on exactement ?
Dépasser la vieille frontière qui sépare “homme” et “femme” devient nécessaire pour saisir la profondeur des identités de genre. Le terme demigirl désigne une personne qui se sent reliée au genre féminin mais sans s’y reconnaître pleinement. À l’opposé, on parle de demiboy pour celles et ceux qui ressentent une part de masculinité en eux, sans pour autant se retrouver dans le modèle classique de l’homme cisgenre. Ces identités s’inscrivent dans la galaxie des genres non binaires, qui refusent la répartition stricte homme/femme et multiplient les possibilités d’exister.
En France, ce vocabulaire a quitté les marges pour s’inviter dans l’espace public. La popularisation de termes comme demiboy et demigirl accompagne un véritable mouvement : affirmation sur les réseaux sociaux, réflexion collective autour des pronoms, le fameux iel, besoin pressant de mettre des mots sur son ressenti. Important à noter : ces expressions ne définissent ni la manière de s’habiller ou de s’exprimer (ce qu’on appelle expression de genre), ni l’orientation sexuelle. Elles renvoient strictement à la façon dont chacun·e appréhende son propre genre.
Avant d’aller plus loin, il vaut la peine de faire le point sur les concepts pour bien distinguer chaque notion :
- Le genre binaire place chaque personne dans l’une des deux catégories : homme ou femme, sans nuances.
- Les identités demigenre (demiboy, demigirl) racontent des expériences moins tranchées : un sentiment d’appartenance partielle à un genre. Certains ressentent cette nuance de façon stable, d’autres voient leur position évoluer, mais toujours hors du cadre binaire.
Ce foisonnement de vocabulaire n’est pas un simple effet de mode. Pour beaucoup, nommer son identité, c’est affirmer son existence face à la société, transmettre une expérience, et trouver sa place dans un ensemble plus vaste. Les mots, ici, incarnent des réalités vécues, pas seulement des catégories abstraites.
quelles différences entre demiboy et demigirl ? Nuances et points communs
Ce qui distingue un demiboy d’une demigirl se joue dans la manière de se situer par rapport au genre assigné à la naissance et à la proximité ressentie avec l’un des pôles, masculin ou féminin. Une personne demiboy se sent partiellement reliée au masculin, sans adhérer à l’image traditionnelle de l’homme. À l’inverse, la personne demigirl éprouve une connexion similaire au féminin, sans se fondre entièrement dans le modèle de la femme. Ce n’est pas l’assignation de naissance qui fait l’identité : on rencontre des personnes assignées garçon qui se reconnaissent demigirl, et l’inverse également.
Pourtant, la ressemblance domine. Ces identités s’affranchissent du binaire et laissent la place à une évolution personnelle. Le genre se construit, parfois se transforme, au fil des expériences et des parcours. Rien n’est immuable.
Pour mieux cerner ces réalités, quelques aspects concrets éclairent les nuances :
- Expression de genre : qu’il s’agisse de demiboy ou de demigirl, l’apparence ou la manière de s’exprimer peut emprunter des codes masculins, féminins, ou bien rester neutre. Cette expression ne correspond pas automatiquement à l’identité ressentie.
- Orientation sexuelle : l’attirance amoureuse ou sexuelle suit sa propre logique, sans lien systématique avec l’identité de genre.
L’identité de genre relève d’un ressenti intime, distinct des caractéristiques physiques ou du regard de l’entourage. Elle se construit parfois en rupture face aux normes, et révèle l’urgence, pour certain·es, de sortir des cadres imposés. D’un contexte à l’autre, la question se pose : pourquoi serait-il si difficile d’accepter ce que le modèle dominant ne sait pas nommer ?
pour aller plus loin : ressources fiables et conseils pour mieux comprendre les identités non-binaires
Explorer les identités non-binaires suppose d’aborder la question avec précaution. Face à la variété des définitions, certains sites et expertises regroupent des ressources accessibles, élaborées à la fois par des personnes concernées et par des spécialistes. Parmi les références internationales, on trouve des analyses précises sur les identités demiboy, demigirl, genres neutres ou fluides. Plusieurs travaux universitaires et engagements militants, notamment à l’étranger, ont permis d’affiner la compréhension de ces vécus demigenre.
En France, des associations accompagnent les parcours non-binaires, que ce soit lors de démarches de transition, pour répondre aux interrogations sur la dysphorie de genre, ou simplement pour offrir une écoute face à la diversité des orientations sexuelles. Ces structures misent sur le partage d’expériences, mais aussi sur la diffusion d’informations scientifiques claires.
Pour mieux s’orienter et trouver l’appui qui convient, voici quelques exemples d’actions et de lieux ressource :
- Le Centre LGBT Paris-Île-de-France accueille, informe et propose des ateliers ou groupes de parole centrés sur les identités non-binaires.
- La Fédération Trans et Intersexes met à disposition des guides pratiques et anime des dispositifs collectifs pour une reconnaissance plus large de ces réalités en France.
Aucune identité ne s’inscrit dans un moule unique. Chaque parcours trace sa propre trajectoire. Les discussions sur les caractéristiques physiques, la chirurgie de réassignation sexuelle ou l’expression de genre invitent à nuancer, à écouter, parfois à revisiter nos certitudes. La diversité des genres et des sexualités, ici ou ailleurs, ne relève ni de la mode ni du folklore : elle dessine, discrètement ou avec éclat, des existences qui ne ressemblent à aucune autre. Accueillir ces différences, c’est ouvrir une fenêtre sur des horizons insoupçonnés, et peut-être changer un peu la façon dont on regarde le monde.


